Madrid est une ville cosmopolite et moderne à l’architecture éclectique marquée par l’influence des Maures, des Habsbourg et des Bourbons dont les vaisseaux majestueux flottent dans un décor à l’architecture plus contemporaine. Quittons Nantes pour découvrir Madrid...
L’influence Mauresque
Les bâtiments de l’architecture Mudejar, les Maures qui vivaient en Espagne à l’époque médiévale, sont peu nombreux. Il est encore possible d’admirer l’église de San Nicolás de los Servitas bâtie au XIIe siècle et qui était à l’origine une mosquée.
Dissimulé pendant plusieurs centaines d'années, un plafond à caissons en bois de style mudéjar a été découvert en 2000 dans l'église Santa María la Blanca au nord-est de Madrid.
La présence des Habsbourg
Avec l’arrivée des Habsbourg, la ville s’est étendue et a conquis la stature d’une grande ville européenne. Beaucoup de bâtiments ont été érigés à cette époque dans le style castillan baroque. Ils sont reconnaissables à leurs façades austères de brique rouge qui contrastent avec la richesse de leurs intérieurs.
C’est le quartier La Latina qui reflète le mieux cette époque architecturale dont l’emblème est certainement le Puente de Segovia qui enjambe le Manzanares.
La marque des Bourbons
À partir du XVIIIe siècle, les Bourbons ont construit des bâtiments plus raffinés inspirés des styles français et italien. Le quartier de Malasaña regorge de constructions de cette époque comme l’ancien hospice de San Fernando - aujourd’hui le musée d’histoire de Madrid - et le Cuartel Conde Duque, l’ancienne caserne militaire transformée en centre d’art.
Le Palacio Real, construit sur les vestiges de l’Alcazar et situé dans la partie la plus occidentale de la ville est également un bon exemple de ce style architectural.
Madrid, une ville tournée vers l’avenir
Au siècle dernier, une architecture plus moderne et variée voit le jour à Madrid comme notamment les immeubles de grande hauteur du quartier d’affaires de Cuatro Torres.
Aujourd’hui, la ville a choisi d’expérimenter de nouveaux modes de conception urbaine. L’objectif est de transformer la ville grâce à des expériences sociales et urbaines.
Ainsi, à partir de 2014, les « Laboratorios ciudadanos » ont investi les friches de la capitale et de sa périphérie avec une approche collaborative mêlant riverains, monde associatif et organismes privés et publics.
Des collectifs sont nés de cette mouvance comme les designers d’up-cycling Basurama ou les graffeurs de Boa Mistura.
Le projet Imagina Madrid démarré en 2017 et coordonné par Intermediae, un groupe expérimental rattaché au département des arts, des sports et du tourisme de la ville, avait pour but de réactiver neuf artères et neuf places de la ville en opérant un changement par l’art sans intervention importante sur les bâtiments.
L’objectif était de permettre aux riverains de se réapproprier les lieux et d’initier de nouveaux usages en concertation avec des architectes, des urbanistes, des artistes, des associations et des organismes publics ou privés.
Des « tables de co-conception » furent organisées à la dernière étape afin que les participants puissent mettre à l’épreuve de la pratique les idées avec les artistes. Les principes de l’économie circulaire ont servi de trame aux aménagements qui ont été intégralement réalisés avec du matériel de récupération.
Imagina Madrid reflète l’émergence d’un nouveau type urbanisme qui part de la base pour s’approprier les lieux afin qu’ils incarnent mieux l’image du quartier.