Nous laissons aujourd’hui Nantes pour aller visiter la capitale du Portugal. Capitale cosmopolite d'un empire maritime ouvert sur le monde, port initiatique des grandes découvertes du 15e siècle, Lisbonne n’est pas restée ancrée dans son passé prestigieux et a su s’ouvrir au modernisme.
Une architecture massive façonnée par les séismes et les incendies
En quelques années, Lisbonne s'est imposée comme une destination majeure en Europe. Le renouveau architectural et l’émergence de lieux de création moderne se sont délicatement fait une place entre la mélancolie du fado des bars de l'Alfama et les façades anciennes, miroitant les reflets du soleil sur le Tage dont les flots dorés se noient dans la mer de paille.
La ville aux sept collines se renouvelle dans l’harmonie et s’ouvre au modernisme sans renier son riche passé. Chaque quartier de Lisbonne possède des chefs-d’œuvre architecturaux.
Entre les quartiers Cais do Sodré et Alfama, le Baixa, un quartier élégant abritant des bâtiments Pombaline solides et majestueux, fut construit après le tremblement de terre de 1755. Les bâtiments entre les rues quadrillées, construits pour résister aux séismes et aux incendies, arborent des façades massives adoucies par des balcons en fer forgé. Ils sont suffisamment espacés pour laisser la lumière du soleil inonder les rues.
La Baixa s'étend au nord jusqu'à l'Avenida da Liberdade qui fut construite un siècle plus tard. Le long de cette grande avenue et dans le quartier avoisinant, des bâtiments tant spectaculaires qu’exubérants furent construits dans le plus pur style de la fin du 19e siècle.
La ville a continué son expansion, à l’est de l’Avenida da Liberdade et du Parque Edouardo VII pour former le quartier de l’Avenidas Novas et à l’ouest jusqu’à Amoreiras où l’on peut admirer les tours désaxées postmodernes construites en 1985.
L’architecture contemporaine au cœur de la ville historique
À côté de la tour de Belém qui garde l’entrée du port de Lisbonne et qui vit passer les caravelles des grands explorateurs navigateurs et faisant face au monastère des Hiéronymites et ses fameux Pastéis de Belém, on découvre le musée présentant la collection Berardo, le plus important collectionneur portugais.
Si le Bairro Alto Hotel imaginé par Diogo Rosa Lã et José Pedro Viera est devenu une référence architecturale en matière d'audace et d’innovation, la structure minimaliste en acier du restaurant Eleven formée de volumes superposés percés d'imposantes fenêtres courant du sol au plafond n’est pas en reste. Le bâtiment situé au-dessus du parc Edouard VII a été imaginé par Cristina Santos Silva, Ana Menezes Cardoso et João Correia.
Les créations minimalistes comme le Pavillon du Portugal de l’Expo 98 de l’architecte contemporain Álvaro Siza Vieira sont aussi célèbres que ses vastes projets comme la restauration du quartier commercial du Chiado après l’incendie de 1988.
Joana Vasconcelos, une artiste contemporaine de renommée mondiale, puise son inspiration dans les traditions artisanales portugaises pour mieux les détourner. Au bord du Tage se dresse une de ses œuvres de 2010, une piscine en forme de Portugal malicieusement nommée « Portugal a Banhos » en forme d’allusion aux conséquences de la crise qui poussent la jeunesse à partir vers des pays plus prometteurs.
Non loin de là, une ancienne friche industrielle a été reconvertie en un lieu alternatif. Le Lx Factory abrite des cafés, des restaurants, des boutiques, des galeries et des librairies. Plus de 150 sociétés et commerces occupent les bâtiments de brique dont les murs ont été recouverts de fresques géantes de Street Art.
Le Musée d'art moderne et les expositions temporaires de la Fondaçâo Calouste Gulbenkian sont également à ne pas manquer comme les concerts qui y sont donnés en été dans la verdure du parc.
Enfin, en quittant Lisbonne, pour terminer ce périple, il ne faut pas manquer de faire un détour par le musée du Néoréalisme à Vila Franca de Xira où sont régulièrement exposés des artistes contemporains.