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Budapest, une ville qui s’engage résolument dans la modernité

Lundi 27 Décembre 2021

Budapest a la réputation d’être un musée à ciel ouvert. Pour autant, la ville ne reste pas sur ses lauriers et construit des bâtiments écologiques, traite l’eau du Danube et projette la Hongrie dans un futur durable. Peut-être pourrions-nous nous en inspirer pour la construction d’appartements à Nantes ?

Le Projet Concerto à Óbuda et le projet Living Danube

1.      Le programme Concerto

Le programme Concerto de l’Union européenne a pour objectif ambitieux d’en finir avec les dégradations environnementales en lien avec les problématiques économiques.

Les anciens préfabriqués d'Óbuda ont été choisis pour ce projet dont l’objectif est de remettre à neuf 5 immeubles de 900 logements.

Les pertes d’énergie d’un bâtiment sont principalement liées à la mauvaise isolation de celui-ci. Le problème est connu : en été, l’air frais s’échappe des appartements et en hiver, c’est la chaleur qui file vers l’extérieur.

En améliorant l’isolation des façades et des toitures et en changeant les portes et les fenêtres ainsi que le système de chauffage, la consommation énergétique des bâtiments a pu être diminuée de 70 %. L’isolation des préfabriqués a permis une réduction de la facture d’électricité d’autant plus pertinente que ces locaux vétustes sont loués à des locataires à faibles revenus.

2.      L’initiative Living Danube

L’initiative Living Danube a pour objectif la collecte et le traitement des eaux usées qui sont rejetées dans le fleuve. Le Danube marque la frontière naturelle entre les deux villes de Buda et de Pest. Il a une importance symbolique dans l’imaginaire hongrois.

Grâce à ce projet, plus de 90 % des eaux usées ont pu être collectées et traitées. Mais l’autre aspect de ce projet est le respect de normes architecturales durables lors de la construction de la station d’épuration dont l’imposante toiture de 10 000 m2 a été doublée d’un épais manteau de végétation.

Les habitations bioclimatiques coûtent-elles plus chères ?

L’architecte Ertsey Attila, spécialisé dans la création de maisons durables, indique qu’en Hongrie, 90 % des bâtiments publics ne répondent pas aux critères écologiques actuels. Il reste un long chemin à parcourir avant la rénovation de la majorité du tissu urbain du pays et la prise de conscience nécessaire pour généraliser la construction de maisons écologiques.

Dans beaucoup de cas, plutôt que d’entreprendre la rénovation des bâtiments, il serait préférable de les démolir pour les reconstruire complètement. Malheureusement, cela n’est pas possible pour des raisons économiques et sociales.

Par ailleurs, l’une des raisons qui ralentit la généralisation des écoconstructions individuelles est purement économique. En effet, ce type de construction occasionne un coût additionnel qui est de l’ordre de 10 à 15 % du budget total.

Il y a 200 ans, seuls Londres et Pékin excédaient le million d’habitants, aujourd’hui plus de 500 mégapoles le dépassent allègrement.

L’enjeu majeur de l’éco-architecture, qui doit s’intégrer dans le concept plus vaste de l’urbanisme, est de s’orienter vers des concentrations de population plus faibles et mieux reparties et intégrées sur l’ensemble du territoire. Ces éco-villes pourraient arriver à l’autonomie complète à horizon de 20 ans.

L’architecture écologique à Budapest dont l’objectif est d’arriver à l’autonomie énergétique n’a aujourd’hui qu’un seul obstacle qui est économique ou plus exactement qui est le manque de volonté de mettre en place les investissements nécessaires.