Depuis le 9 novembre 1989, Berlin s’est attelée à son avenir et les Berlinois de l’est et de l’ouest ont dû tout réinventer en ajoutant au défi démographique et économique une dimension environnementale.
Une dimension écologique associée à chaque nouveau chantier
Berlin a cherché à associer un volet écologique à chaque projet de réaménagement et à chaque chantier de rénovation de la ville.
Dès 1979, une loi pour la protection de la nature est entrée en vigueur à Berlin-Ouest, intégrant dès cette époque une dimension écologique qui sera étendue en 1994 à la ville réunifiée grâce à un programme incluant une dimension environnementale dans le développement de la ville et de la région.
Le quartier de Postdamer Platz est certainement la démonstration emblématique de cette volonté politique. Ce quartier qui était l’un des centres les plus importants d’avant-guerre et qui fut transformé par la suite en un no man’s land a été entièrement reconstruit en prenant en compte les contraintes environnementales et écologiques autant pendant sa construction que pendant son fonctionnement une fois achevé. Ainsi, les matériaux de construction - choisis pour leur faible consommation d’énergie et émission de polluants et pour leur impact infime sur la santé - étaient acheminés sur le chantier par chemin de fer afin de réduire le bruit et la pollution.
Une usine de cogénération de la chaleur chauffe et refroidit les bâtiments du quartier. Il n’y a pas de système de climatisation et la ventilation est effectuée en façade par un système qui contrôle les variations de température en cours de journée. Certains immeubles d’aspect futuristes jouissent d’une façade double permettant d’économiser 50 % d’énergie par rapport à une construction traditionnelle.
Les toits des bâtiments sont équipés de systèmes pour la récupération de l’eau pluviale. Celle-ci alimente des cuves souterraines qui fournissent en eau les points d’arrosage et les toilettes des immeubles.
Les toits d’un quart des bâtiments, soit 12 000 m² de toitures, ont été végétalisés et sont devenus des espaces favorisant la biodiversité.
Dès 1989, Berlin a mis en place une véritable politique énergétique pour l’ensemble de la ville et un plan ayant pour objectif de réduire de 25 % les émissions de gaz à effet de serre avant 2010.
La fermeture des usines polluantes de l’Allemagne de l’est et la reconversion du chauffage à charbon vers le gaz ont permis d’atteindre cet objectif ambitieux.
40 % de la superficie de Berlin sont dédiés aux espaces verts
La capitale allemande s’est fixée pour objectif de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 2020 grâce à son plan climat qui intègre 30 % d’énergies renouvelables.
Pour le transport, les deux tiers des Berlinois optent pour la combinaison des transports en commun, qui sont très développés, et du vélo.
Depuis 2008, une zone verte a été créée à Berlin dont l’accès n’est autorisé qu’aux véhicules ne dépassant pas certains taux d’émissions polluantes.
Berlin est traversée par plusieurs canaux et rivières et possède plusieurs parcs et lacs qui forment un tissu naturel important. Ainsi, environ 40 % de la superficie de la ville sont constitués d’espaces verts qui sont le véritable poumon vert de la ville.
Cette volonté forte est soutenue par une densité de population assez faible - environ cinq fois moins importante qu’à Paris - et par la grande étendue de la ville qui laisse une large place à la nature.